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lundi 22 novembre 2010

On n’arrête pas le progrès


Depuis que la consommation de tabac a été bannie des lieux publics fermés, nos amis les fumeurs vivent un calvaire. Ils souffrent du manque de nicotine, ils se sentent opprimés et rejetés vers le trottoir où ils s’adonnent à leur vice, s’abritant tant bien que mal de la pluie et du vent. Mais voilà que la modernité vole à leur secours : la cigarette électronique ! Bon sang mais c’est bien sûr ! La cigarette Canada Dry : ça ressemble à une cigarette, ça se suce comme une cigarette, ça a le goût de la cigarette, nicotine facultative et fumée inexistante.

L’objet s’achète bien sûr sur internet, mais aussi dans certaines pharmacies. On peut y trouver le modèle Supersmoker, sans nicotine. L’e-cigarette fonctionne avec une cartouche contenant un ersatz de tabac avec, à choix, des arômes de tabac ou de fruits, ainsi que du glycérol. Le fumeur inhale et exhale une vapeur qu’on espère inodorante. Pour 90 CHF, on obtient le set de base, comportant une cigarette, deux batteries et une cartouche (15 cigarettes), la recharge coûtant 39 CHF pour 24 cartouches, c’est-à-dire 360 cigarettes, nettement moins cher que la bonne vieille clope du cowboy Marlboro. Etant donné que la loi interdit de vendre des substances qui mettent la santé en danger, seules les e-cibiches sans nicotine sont autorisées en Suisse. C’est à se demander pourquoi le modèle à base de tabac et de papier est encore en vente libre, mais ça, c’est un autre débat.

La lolette électronique pourrait ainsi être autorisée dans les cafés et les restaurants, puisqu’elle n’incommode pas les autres et n’entraîne pas de fumée passive. Toutefois, les effets secondaires de ce nouveau produit ne sont pas encore connus. Les affirmations des fumeurs invétérés vont être mises à rude épreuve, lorsqu’ils disent qu’ils veulent être libres de consommer du poison et de se détruire s’ils le souhaitent, que ça ne regarde qu’eux et que l’Etat n’a pas à se mêler de leur mode de vie. Sans ses volutes gris-bleutées, l’objet perd la moité de son charme. Qu’à cela ne tienne : il existe des applications pour iPhone permettant de simuler la fumée. Il suffit pour cela de souffler sur son téléphone et voilà que le génie de la lampe d’Alladin vient vous tenir compagnie. L’inconvénient, c’est qu’on ne peut pas consulter ses e-mails pendant qu’on e-fume. On ne peut pas tout avoir, ma foi !

Reste à savoir quelle est l’empreinte écologique de ce produit révolutionnaire. Qu’advient-il des cartouches usées, sont-elles recyclables ? Quelle est la consommation en électricité du paquet de clopes qu’on recharge à l’aide d’une clé usb ou de l’allume-cigare ? Un bonbon à la nicotine ne serait-il pas une solution bien plus simple ? Va-t-on inventer l’e-cigare et l’e-pipe ? L'e-joint ? Le plus simple serait encore d’arrêter. La cigarette électronique peut offrir une aide au sevrage, voir le témoignage ci-dessous.



Voir aussi le sujet précédent : http://tiina-gva.blogspot.com/2010/10/je-hais-la-cigarette.html
http://www.edsylver.com/
http://www.tdg.ch/geneve/actu-geneve/cigarette-electronique-debarque-geneve-2010-11-21

Le témoignage d’un internaute :
Par paduc le 22.11.2010 - 09:35
Comme c’est tout à fait dans le trend de parler de ce qu’on ne connaît pas, d’accuser ou de critiquer sans preuve, permettez que je vous fasse part de mon modeste témoignage :
Grand fumeur, j’ai fumé jusqu’à quatre paquets de clopes par jour, mais je n’en étais qu’à (!) deux ces dernières années. Je me suis intéressé en été 2009 à la cigarette électronique, non pas forcément pour arrêter de fumer mais pour cesser de polluer mon entourage avec ma fumée en ayant la possibilité de « téter » quelque chose qui ressemblait beaucoup à la cigarette. Je me réservais le droit de continuer de fumer à l’extérieur, sans déranger personne ! Concrètement d’ailleurs, je continuais même à l’extérieur à utiliser ma cigarette électronique et j’ai remplacé sans le remarquer le tabac par cet instrument.

Bonheur suprême : cette cigarette qui produisait de la vapeur me permettait ainsi d’exhaler quelque chose qui ressemblait à la fumée. Le geste était préservé, j’avais un semblant d’odeur, (très discrète, elle avait l’avantage de ne gêner personne) et, de surcroît, je pouvais avaler et exhaler une vapeur qui faisait parfaitement illusion.
Les détracteurs de la cigarette électronique accusent cette dernière de contenir du propylène glycol, un produit constitutif du liquide à inhaler qui, sauf erreur, maintient l’humidité du produit. Il s’agirait d’une substance potentiellement dangereuse mais dont on n’a pas encore vraiment mesuré la toxicité.

C’est de la pure désinformation puisque, à ma connaissance, toutes les marques européennes de cigarettes électroniques ont, depuis au moins une année, remplacé le propylène glycol par de la glycérine végétale et l’on ne trouve plus de propylène que dans des liquides dont la fabrication est de provenance douteuse, comme la Chine par exemple.
On accuse également le liquide de contenir de la nicotine, ce qui est parfaitement exact. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que le consommateur a le choix de se procurer du liquide avec ou sans nicotine. Pour ma part, j’ai commencé avec, comme lors de l’utilisation d’un quelconque substitut nicotinique en vente libre dans nos pharmacies, puis, n’en éprouvant plus le besoin, j’ai continué avec des produits sans nicotine.

Ainsi je me suis retrouvé à « vapoter » pendant de long mois une cigarette électronique qui ne contenait ni propylène glycol, ni nicotine !
L’OMS et autres détracteurs de la « e-cigarette » pouvaient hurler au loup autant qu’ils le souhaitaient, pour ma part, mon choix était fait : entre le tabac qui contenait plusieurs centaines de substances cancérigènes répertoriées et la cigarette électronique qui pouvait éventuellement contenir une ou deux substances dont le danger restait à démontrer, je choisissais le moindre mal !
Bien m’en a pris, puisque, alors que je n’avais pas pour but d’arrêter de fumer, je me suis retrouvé à me désintéresser complètement de ce gadget, n’éprouvant même plus le besoin de vapoter.

Alors, messieurs les puristes et les critiques de tout poil, vous pouvez médire autant que vous voudrez sur la cigarette électronique, mais, pour ma part, je constate qu’elle m’a permis de cesser de fumer depuis plus de 15 mois maintenant et même, depuis plus de six mois, de supprimer totalement toute ma gestuelle en rapport avec la cigarette puisque j’ai même renoncé à la cigarette électronique !

Je tenais à témoigner ici afin qu’on arrête de diaboliser un produit qui peut aussi aider certains fumeurs à arrêter complètement même si ce n’est pas le but de la cigarette électronique qui se présente plutôt sur le marché comme « une autre manière de fumer », ce qui, à mon avis est inexact. Pour moi, la cigarette électronique est plutôt une autre manière, une manière non dangereuse, de satisfaire à une gestuelle.

samedi 9 octobre 2010

Je hais la cigarette


Un tableau injustement méconnu de Van Gogh, visible à Amsterdam

Un nombre croissant de lieux sont dorénavant – dieu merci ! – non fumeurs. A tel point qu’on a de la peine à imaginer comment il pouvait en être autrement à une époque pourtant pas si lointaine. On s’est tous déshabitué de ce fléau et la fumée et son odeur me sont devenus de plus en plus intolérables. A tel point que si quelqu’un marche devant moi dans la rue en fumant, je m’arrête quelques instants pour lui permettre de prendre de l’avance ; si quelqu’un empeste le monde avec son cigare sur une terrasse de bistrot, je me déplace ou je m’en vais carrément, car qui voudrait boire ou manger à côté d’une puanteur de cadavre en décomposition ? Dire qu’autrefois, on fumait dans les avions ! J’avais pris l’habitude de demander un siège qui ne soit pas au dernier rang des non-fumeurs car autrement, malgré – ou précisément à cause de – l’aération, je prenais tout dans la figure. On toraillait aussi dans les cinémas et dans les salles de cours des universités, mais c’est une époque que je n’ai heureusement pas connue. Il m’est souvent arrivé d’avoir l’impression que quelqu’un fumait dans des lieux pourtant no smoking, mais en réalité, c’était simplement quelqu’un qui revenait de sa pause cigarette à l’extérieur et qui était venu s’asseoir à côté de moi. Cette odeur est si pugnace qu’on a l’impression d’avoir l’original en face de soi, en volutes, en 3D et en couleurs. Et avec la Dolby surround. Récemment, en arrivant en cabine, mes collègues et moi avons toutes eu la même réaction : nez froncé et reniflements, ça sentait la fumée, de façon parfaitement incompréhensible, puisque tout le bâtiment est non-fumeur depuis 2005. Après coup, je me suis dit que quelqu’un avait dû découvrir ce petit coin discret pour assouvir sa passion. Mais bien sûr, des cabines d’interprète, le lieu idéal, voyons, pour aller fumer en cachette ! Un espace confiné, hermétique, sans fenêtres et surtout, auquel personne ne prête la moindre attention. En effet, il est difficile d’imaginer que six personnes doivent travailler dans un espace d’environ 2 mètres sur 6 (il s’agit là d’anciennes cabines, trop petites par rapport aux normes ISO et qui s’enfilent les unes derrière les autres 1)). Finalement, il semblerait que cette pollution atmosphérique soit simplement due à l’aération, qui nous vient tout droit de la cour, dernier refuge des clopomanes. La climatisation ne nous a toutefois encore jamais apporté un si généreux bol d’air impur. L’enquête suit son cours… Mais s’il s’avère que quelqu’un vient fumer dans notre lieu de travail, parce qu’il a la flemme de descendre dans la cour, je suis prête à lui faire subir le sort de Stuntman Mike (voir sujet précédent) ! Récemment encore, c’est dans un aéroport, lieu pourtant hautement aseptisé et climatisé,que j’ai clairement senti une odeur de fumée de cigarette. C’était le bocal à fumeurs qui, bien que soigneusement clos, laissait échapper ses miasmes malodorants chaque fois qu’un client en ouvrait la porte. L’odeur était perceptible environ 50 mètres avant d’arriver à la chose. Par ailleurs, les mégots, que les gens jettent n’importe où et notamment dans l’eau, contiennent des substances hautement toxiques qui mettent des centaines d’années à se décomposer. Mais qu’attend-on pour interdire la cigarette ? On pourrait lui appliquer ce slogan des anti-armée qui disent : Ça tue, [ça pue,] ça pollue et ça rend con, en remplaçant le dernier segment par : ça coûte cher. Et ça ne sert à rien...

1) Les dimensions d’une cabine d’interprète, selon la norme ISO 2603, doivent être de 2,50 m de large, 2,40 m de profondeur et 2,30 m de hauteur. En guise de comparaison, un box pour un cheval, selon les normes suisses, doit mesurer 3,20 x 3,20 mètres, pour un cheval mesurant 160 cm au garrot. Autrement dit, les chevaux sont mieux logés que nous, aussi pour ce qui est de la luminosité et de l’apport en air frais. Mais ceci est un autre débat…

Voir aussi:  On n'arrête pas le progrès
et: Les conspirateurs du tabac